Vous seriez plutôt captage ou filtrage du CO2 ?

12 avril 2016

Vous seriez plutôt captage ou filtrage du CO2 ?

Alors que tout ce que la Planète compte de dirigeants concernés s’affère à la COP21 à juguler l’inexorable réchauffement climatique, d’autres responsables se penchent sur le développement de nouvelles technologies propres, ou pour le moins écologiques. C’est le cas du groupe Air Liquide, qui est parvenu à capter du CO2 par une technologie basée sur le froid ! C’est une première : le numéro un mondial des gaz industriels a dernièrement inauguré près du Havre (F) une usine de captage de dioxyde de carbone totalement novatrice…

Cette usine de « récupération de CO2 » n’est au départ qu’une vulgaire usine de production d’hydrogène ; mais pour en produire de manière industrielle, on est contraint d’émettre du CO2 : cruelle équation n’est-il pas !?… Ces rejets gazeux sont dissipés dans l’atmosphère par l’intermédiaire de cheminées dans lesquelles les températures sont encore élevées. C’est sur le principe du refroidissement brutal (température de -50°C) qu’Air Liquide capture le CO2 contenu dans les fumées : il subit alors une transformation d’état (condensation), passant ainsi de l’état gazeux à l’état liquide ! Désormais plus facile à stocker, ensuite nettoyé & purifié, il fait l’objet de nombreuses utilisations dans notre vie courante ; citons les bulles dans les sodas, la conservation des aliments, et bien d’autres. Intelligemment recyclé, ce « grand méchant gaz » peut devenir un allié… Surprenant, non ?

Une innovation qui pourrait compter à la COP21

Bien évidemment, comme toute technologie novatrice, celle-ci est encore coûteuse ; pour autant, la taxation Carbone en vigueur dans certains pays (notamment en Suisse – elle passera à 84,- CHF/To CO2éq au 01.01.2016) pourrait inciter les industriels à s’équiper d’une telle technologie ! Dégager moins de carbone devient aujourd’hui un sacerdoce crédible & terriblement pertinent. A l’heure oú nous écrivons cet article, nous n’avons pas connaissance du résultat enfanté par le brain storming parisien. Rappelons en substance que les pays devront s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% d’ici à 2050 : vaste chantier s’il en est !… Voilà en tout cas, l’une des solutions technologiques qui pourraient leur permettre d’y arriver partiellement.

Un mur géant qui filtre le CO2 pour le transformer en énergie…

Une entreprise canadienne installée près de Vancouver vient de tester avec succès un mur purificateur d’air. Cerise sur le gâteau, il est également producteur d’un nouveau carburant !?… Pour mettre au point une telle technologie, ses inventeurs se sont inspirés de la nature, en particulier du fonctionnement des arbres. Ceux-ci ont un rôle majeur dans la « respiration » de Dame Planète : ils absorbent le carbone avec leurs feuilles et le stockent dans leurs branches & leurs troncs. Les forêts sont les poumons de la planète et participent grandement à la régulation du climat ; on l’oublie malheureusement trop souvent au profit d’intérêts économiques toujours plus puissants…

C’est sur ce principe naturel de filtration que ce mur a été construit selon un empilage de briques spéciales, sortes de grosses boîtes contenant chacune un ventilateur qui absorbe l’air, et le filtre. Des membranes spéciales captent le carbone ; l’air est alors évacué d’un côté, pur. De l’autre, le carbone est mélangé à de l’hydrogène pour formé un composé hydrocarboné, plus connu sous l’appellation d’hydrocarbure… Ce nouveau carburant liquide peut ensuite s’utiliser comme tout autre carburant, et se retrouver dans les réservoirs d’avions ou de véhicules.

Chaque boîte permettrait de filtrer quotidiennement la pollution résultante de quinze voitures. C’est la société Carbone Engineering qui a conçu ce mur ; ses inventeurs pensent pouvoir capturer annuellement une quantité équivalente aux rejets de 300’000 véhicules ! Capter le carbone dans l’air est une des solutions technologiques les plus prometteuses ; on constate par ailleurs qu’elle mobilise aujourd’hui nombre de chercheurs. La plupart des projets prévoient de le capturer et de l’enfouir sous terre ; ici, cette technologie novatrice aurait l’avantage de le recycler et de permettre la production d’énergie. Plutôt excitant, non ?

Parmi les nombreux convaincus, un homme se distingue particulièrement : c’est le milliardaire Bill Gates, qui en soutient financièrement le développement. Persuadé que ce mur « dépollueur » peut être rentable à termes, grâce à la vente du carburant qu’il produit, il a pris fait & cause pour ce projet. Les premiers exemplaires devraient être commercialisés durant l’année 2017 ; gageons qu’avec un tel mécène, ce mur ne sera ni celui de la honte ni celui de la ségrégation… Imaginez plutôt : un mur géant, sans frontière mais purificateur d’air : p***** de concept, non ?…

 

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